Après la première Boîte noire, la deuxième.
Lorsque ce couple de Notre-Dame-de-Grâce a fait appel à Natalie Dionne pour un projet d’agrandissement, celle-ci ne savait pas encore que le concept de boîte noire serait de nouveau mis de l’avant. Et pourtant, cette solution s’est encore imposée comme la bonne, deux fois plutôt qu’une !
Les propriétaires possèdent cette maison depuis un bon moment, mais pendant de nombreuses années, ils ont travaillé à l’étranger. Maintenant de retour au pays pour de bon, ils ont voulu rénover et agrandir leur résidence, située à la lisière de Westmount.
À l’origine, le rez-de-chaussée était beaucoup plus cloisonné, explique l’architecte. Là où se côtoient aujourd’hui la cuisine, la salle à manger et un bloc de services dans un même grand espace, on trouvait auparavant trois pièces fermées ! « L’organisation des pièces n’était pas optimale, c’était dû pour être révisé », estime Natalie Dionne, qui a terminé ce projet tout récemment.
Comme pour la Boîte noire I, les propriétaires souhaitaient un meilleur dialogue avec le jardin. « Ils n’ont pas le soleil dans la cour, mais ce qui est intéressant avec leur jardin, c’est qu’ils ont la vue sur ce mur de pierre au fond, avec un bel arbre fruitier. On s’est dit qu’on allait profiter de cette vue vers le jardin », ajoute Mme Dionne.
Dans ce cas précis, ce n’est pas une seule boîte qui a été greffée au bâtiment, mais deux : une au rez-de-chaussée, dans la cuisine, et l’autre à l’étage, dans la chambre. Les deux volumes sont décalés, l’un à gauche du bâtiment, l’autre à droite, si bien que celui du haut crée une alcôve en bas, couvrant la terrasse.
Jouxtant la cour, de grandes baies vitrées s’ouvrent en accordéon, amorçant un dialogue complet avec le dehors. « Ça devient une grande pièce qui s’ouvre vers l’extérieur, et le jardin est toujours lumineux », soutient l’architecte.
Deux boîtes valent mieux qu’une
Pour en arriver à ce résultat, les designers ont dû se soumettre à un ballet d’essais et d’erreurs. « On a joué avec les volumétries », souligne Natalie Dionne. Ils ont d’abord essayé d’ériger l’agrandissement d’un même côté sur toute la hauteur, mais le résultat n’était jamais optimal pour l’un ou l’autre des niveaux. « En haut, c’était plus intéressant que l’agrandissement soit à gauche et, au rez-de-chaussée, c’était mieux à droite », poursuit l’architecte. Ils ont donc décidé de séparer l’intervention en deux volumes noirs, disposés en quinconce. En bas, la cuisine s’étire vers le jardin, alors qu’en haut, c’est la chambre qui s’agrandit.
« Évidemment, on a choisi la solution la plus complexe à construire au niveau structural ! »
— L’architecte Natalie Dionne
À l’étage, la loggia est trouée de motifs de cercles, créant un garde-corps original. « Au lieu de faire un garde-corps avec une feuille de verre, par exemple, on a percé des ouvertures plus ou moins grandes dans le fibrociment en créant une sorte de motif », explique Natalie Dionne.
Maintenant que le projet est terminé et qu’il a été publié à quelques endroits, l’architecte reçoit toutes sortes de demandes de la part de clients potentiels. « C’est très amusant, parce que des gens m’appellent pour me dire : "Nous, on veut une Boîte noire III !" »
Jamais deux sans trois ?